Bruno Boucq, GTT Communications
Reconnaissance vocale ou faciale, lecture d’empreintes, traduction automatique, moteurs de recherche, jeux vidéo, machine learning : l’Intelligence Artificielle est partout, sur le web, dans votre téléphone, votre voiture, les drones, les usines, partout.
Le réseau est le système nerveux numérique de l’intelligence artificielle : il fait les connexions indispensables à l’IA pour se nourrir de données, celles-ci étant stockées dans différents systèmes ou logiciels, sur différentes machines, réparties dans l’entreprise ou dans le monde.
Pour donner toute sa puissance à l’IA, les connexions doivent être rapides, efficaces. Le réseau a évolué, il s’est affranchi des contraintes matérielles en devenant « Software Defined ». Le SD-WAN soustrait le contrôle du réseau à l’infrastructure physique, il permet de nouvelles fonctionnalités telles que le routage dynamique du trafic, l’optimisation de la bande passante, et les mises à jour à distance.
Selon Cisco, le trafic IP mondial triple tous les 5 ans, ce qui prouve que les réseaux sont de plus en plus sollicités et que ce passage au SD-WAN est salvateur pour supporter la charge.
D’énormes volumes de données doivent être collectés, traités et distribués en temps réel, sans quoi l’expérience client est compromise. Or, une grande partie de ce qui se cache derrière l’intelligence artificielle est conçue pour offrir une expérience améliorée.
Dans le cadre d’un projet planétaire comme celui d’assurer la circulation des données entre les membres de l’Agence Spatiale Européenne, le réseau permet de connecter des sites distants, où d’énormes quantités de données sont constamment analysées par des scientifiques, et il est impératif que les SLA soient très bons, la latence très faible.
Dans la vente, le réseau permet de collecter et d’analyser les données permettant d’anticiper les ventes à venir pour mieux s’y préparer.
Pour répondre à ces besoins, les opérateurs doivent fournir des réseaux de fibre optique sécurisés garantissant des latences faibles, capables d’optimiser le routage du trafic, de prévoir et d’anticiper les problèmes ou les goulots d’étranglement afin de garantir la fluidité du trafic. Les données doivent toujours être « traitées » de la meilleure façon possible.
Et c’est là qu’intervient l’IA dans les réseaux. Elle permet d’améliorer le service client, en prédisant les pannes, les pics de trafic, pour prévoir, détecter et résoudre les anomalies avant qu’elles n’impactent les clients, grâce à une analyse basée sur les modèles de données générés par le réseau. L’IA permet d’optimiser les performances du réseau et de faire de la maintenance prédictive.
Pour réduire la latence, les données doivent être au plus près des utilisateurs, c’est pourquoi on constate une montée en puissance de l’informatique de proximité, le « edge computing », que le SD-WAN articule parfaitement bien avec le cloud computing. Le réseau fournit le maillage permettant de relier tous les centres de calcul.
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Bruno Boucq est Senior VP Europe du sud de GTT Communications.
Publié le 9 octobre 2019 par InformatiqueNews