Par Bruno Boucq
L’incertitude politique et les évolutions règlementaires peuvent laisser penser que 2018 puisse être une année imprévisible pour les affaires. La clé de la réussite se trouvera dans le bon équilibre entre pragmatisme et créativité, les entreprises tendant à développer leurs capacités d’agilité, de flexibilité et de conformité.
Et le réseau tire son épingle du jeu. Le Cloud a maintenant plus de dix ans (11 même pour être précis) et certains voudraient nous faire croire qu’il a renvoyé les anciens systèmes informatiques à l’âge de pierre. Mais dans les faits, les anciens systèmes perdurent, certains fonctionnant encore parfaitement bien et à moindre coût, ce qui veut dire que parier sur leur disparition est prématuré. 2018 pourrait être l’année où les anciens systèmes commenceront à trouver leur place dans l’environnement informatique, leur intégration aux infrastructures digitales donnant naissance à des plateformes hybrides. Dans une étude menée pour le compte d’Interoute en 2017, l’intégration des anciens environnements avec les applications numériques hébergées dans le cloud arrive en pole position des défis que les entreprises européennes veulent relever quand elles parlent d’accomplir leurs ambitions de transformation digitale.Et c’est là que les opérateurs qui peuvent s’appuyer sur le réseau pour relever ce défi tireront leur épingle du jeu, les entreprises faisant part de leur volonté de connecter toute leur informatique. Et pour cela, il est important que le cloud soit parfaitement intégré au réseau. En parallèle, 2018 verra l’émergence d’un réseau flexible, optimisé autant pour les applications que pour le cloud, présent aussi bien dans les bureaux, les centres de données, les sites de fabrication, que dans les centres opérationnels et, plus important, regroupant toutes les plateformes IaaS, PaaS et SaaS résolument si proches du périmètre informatique.
Une seconde vague d’intégration de l’infrastructure informatique va s’accélérer en 2018. L’Edge Computing, consistant à traiter les données à la périphérie du réseau et non dans des data centres, sera rendu possible grâce à une couche pilotée par logiciel (SDN) améliorée et sensible aux applications. Une même infrastructure, servant déjà de passerelle entre les deux mondes de l’informatique locale et des clouds centraux, intégrera et consolidera également les fonctions réseau et informatique, engloutissant de nombreuses charges de travail locales et rendant n’importe quelle autre infrastructure informatique locale largement redondante. De manière critique, cela permettra aux directeurs informatiques et aux DSI d’exécuter les charges de travail à l’emplacement optimal pour leurs utilisateurs, afin d’améliorer les performances de l’application. Il s’agit d’un nouvel usage pour une capacité existante. Après tout, le réseau a toujours répondu aux besoins d’une infrastructure locale à grande échelle.Qui a dit trois niveaux ?
Si tout cela ressemble à des architectures à trois niveaux remplaçant des infrastructures centrales monolithiques (comprendre Cloud) et des architectures client-serveur mal intégrées, eh bien, oui. En reprenant la citation inimitable d’Oscar Wilde, « l’imitation est la forme de flatterie la plus sincère ». Finalement, nous avons fait passer les charges de travail génériques triviales dans le giron de l’informatique et elles sont devenues l’affaire de spécialistes. Pour utiliser au mieux cette fonctionnalité, les clients devront adresser toute cette infrastructure informatique avec de la programmation. En 2018, vous devriez vous mettre en quête d’offres d’infrastructure automatisée assurant également la compatibilité du traitement des données à la périphérie avec le Cloud. Pour les développeurs de logiciels les plus expérimentés, rappelez-vous comment la technique propriétaire DCOM a rendu COM utile, et comment Corba s’est maintenu. Qu’a fait Corba ? C’est probablement la différence entre l’infrastructure informatique de bricolage et la recherche du partenaire idéal pour votre entreprise.Des efforts récompensés lors de l’entrée en vigueur du RGPD
Le RGPD va enfin faire ses preuves avec l’entrée en vigueur de ce nouveau règlement en mai 2018. On parle beaucoup des amendes potentielles en cas de défaillance du RGPD, mais pour déterminer leur montant exact, ce dernier exige que l’autorité de contrôle prenne en compte un certain nombre de facteurs parmi lesquels, par exemple, la nature des données en question, les mesures d’atténuation prises par l’organisation et les violations subies antérieurement. Cela signifie que les entreprises qui ont pris des mesures responsables pour se mettre en conformité avec le RGPD devraient voir leurs efforts récompensés et jouer en leur faveur dans la considération des violations potentielles.
Le manque de talents va forcer les entreprises à mondialiser leurs équipes
En dépit d’une pénurie continue de compétences, il n’y a pas assez de diplômés en STMG qui voient la technologie et la science comme des voies leur offrant un cheminement de carrière. Les critères d’embauche prennent alors toute leur importance pour dénicher les talents qui vous permettront de faire la différence face à la concurrence. Le talent que vous embaucherez verra son périmètre s’élargir et devra être capable de partager ses compétences à travers l’entreprise. Des plateformes intelligentes de collaboration et de communication seront essentielles pour permettre aux personnes talentueuses de travailler à l’échelle mondiale. L’étude menée pour Interoute en 2017 a révélé que 39% des décideurs informatiques cherchent également à mondialiser leur infrastructure afin que l’entreprise puisse utiliser des compétences situées en dehors de leur territoire géographique dans le cadre de leurs plans de transformation numérique. Comme vos fournisseurs seront confrontés au même défi que vous en matière de recrutement de compétences, il se pourrait que les solutions proposant intrinsèquement l’automatisation et la pré-intégration soient la bonne option d’achat pour vous en 2018.
Publiée le 27 décembre 2017 par Economie Matin